Mais on est où là ?
Si les point & click à fort caractère narratif sont votre tasse de thé, passez votre chemin. Au contraire, si les songes et la suggestion vous intéressent, il y a de quoi éveiller votre curiosité. Dès les premières secondes de jeu, When The Past Was Around nous fait comprendre qu’il ne distillera presque rien de son histoire, quitte à planter le joueur là, au beau milieu d’une scénette, sans explication ni contextualisation aucune. Un premier contact un peu froid à vrai dire, mais qui permet en fait de prendre la mesure de ce qu’est la production de Mojiken : un voyage dans les souvenirs d’une relation amoureuse.
Eda est le personnage principal de ce récit, une jeune fille a priori amoureuse d’un homme à la tête de hibou qui joue du violon dès qu’il en a l’occasion. On dit « a priori » car en optant pour une narration volontairement étriquée, When The Past Was Around prend le risque de semer la confusion dans la tête du joueur. Dans notre cas, on a terminé l’aventure avec certaines idées et notre propre interprétation du voyage, sans avoir la certitude que c’était ce que Mojiken voulait bien nous faire comprendre. Faut-il y voir un choix délibéré du studio ? Peut-être, la magie opère quand même mais on peut regretter de ne pas avoir les tenants et aboutissants de cette intrigante histoire.
Tout n’est en tout cas que souvenirs et rêves dans When The Past Was Around, des situations oniriques articulées de la même manière : on explore les lieux (on ne contrôle pas Eda, mais on peut faire défiler horizontalement l’environnement), on dégote des objets ou des indices, on résout des énigmes (pas toujours très pertinentes, certaines étant carrément prises de tête) et on finit par tomber sur une plume qui ouvre le passage au rêve suivant, à la scène de jeu suivante.
Sortez les violons
La force de When The Past Was Around c’est l’harmonie dans laquelle s’inscrit la progression du jeu. Une courte progression cela dit, puisqu’il ne faut qu’une heure ou deux pour terminer le récit. Les musiques jouent un rôle à la fois technique et symbolique dans cette progression, le violon (joué par l’homme-hibou, l’amant de notre héroïne) intervient à des moments clés et s’impose comme le fil conducteur du jeu alors d’autres sonorités, dont d’excellents bruitages, se chargent de donner du sens aux énigmes et aux interactions présentes dans chaque scène. Une présence sonore d’autant plus importante qu’aucun dialogue n’est proposé.
Harmonieuse, l’aventure du titre de Mojiken l’est donc assurément mais elle se montre aussi presque niaise sur certains points et, surtout, elle donne l’impression de ne pas arriver à faire passer un message clair. On le répète, le jeu se termine avec une légère incompréhension du message général. Les émotions communiquées peuvent alors laisser place à une certaine indifférence, une impression plutôt dommageable pour un When The Past Was Around autrement charmant mais qui semble ne pas se donner les moyens de narrer complètement son récit.
Ce test a été réalisé à partir d’une version dématérialisée, fournie par l’éditeur, sur Xbox One.