Le rythme dans le bide
C’est l’histoire d’un petit rat de laboratoire qui meurt en se faisant ouvrir le bide par un humain. Une mort plutôt atroce vous en conviendrez, c’est en tout cas une bonne raison pour que la Rat God s’intéresse au cas de notre petit rongeur et décide de lui accorde une nouvelle chance. Revivre la dernière journée de sa vie, oui, mais pas pour fuir, plutôt pour se venger de son bourreau. Et pour cela, quoi de mieux qu’un cœur littéralement vivant qui donne le rythme de nos actions ?
Cette quête de vengeance proposée par Mad Rat Dead, elle est finalement assez succincte et sert surtout de prétexte à l’enchaînement des niveaux du jeu. Pas un mal cela dit, après tout nous sommes surtout là pour composer avec ce gameplay rythmé tant loué par Nippon Ichi Software. À la manière d’un Crypt of the Necrodancer (pour ne citer que lui), le bas de l’écran fait apparaître des battements de cœur avec lesquels il faut être synchro pour avancer, sauter et attaquer. C’est plutôt simple sur le papier et les premières minutes tendent à nous faire croire que c’est également assez simple à la mise en œuvre, sauf que cela ne dure pas.
Au fil de ses niveaux, Mad Rat Dead complexifient inutilement ses phases de plateformes. Puisqu’il faut impérativement être en rythme pour bouger ou effectuer une action, on se retrouve parfois dans des situations hasardeuses où un simple saut/une attaque sur un ennemi devient chose laborieuse à effectuer. Alors oui, quand les enchaînements se font sans encombre et que l’on joue tout en profitant de l’excellente bande-son du jeu, le titre de Nippon Ichi Software se montre diablement attachant et addictif mais cette impression ne dure hélas jamais longtemps et la structure bancale des levels y est pour quelque chose.
Mad Dead Gameplay
En permettant de reculer quelques instants dans le temps pour corriger le tir, Mad Rat Dead semble se doter d’une option salvatrice pour les joueurs maladroits que nous sommes. En réalité, c’est un peu « reculer pour mieux sauter ». Si le tempo fait que votre rongeur se trouve au mauvais endroit au mauvais moment, revenir dans le temps n’offre pas toujours de seconde option et ne fait que vous re-confronter à la situation hasardeuse du départ.
L’autre chose qui dérange avec Mad Rat Dead, c’est tout bonnement son principe du tempo à respecter. Difficile en effet, après deux-trois niveaux, d’arriver à garder cette pression régulière et constante sur les touches sans faire de fausse manipulation. On pourrait mettre ça sur notre niveau de jeu, pourquoi pas, mais on croit tout de même qu’il est bien compliqué de passer outre cette impression rébarbative pour la plupart des joueurs, cette sensation que jouer en étant prisonnier d’un rythme devient usant sur de trop longues sessions. La palme du pire revient aux combats de boss, qui se permettent d’être outrageusement corsés et nous imposent d’abuser du remontage dans le temps.
Beautiful Rat
S’il peut se montrer rapidement frustrant et, d’une certaine manière, usant, Mad Rat Dead n’en demeure pas moins charmant. On le redit, la réalisation façon cartoon du jeu permet de composer avec des animations attachantes et des niveaux plutôt jolis et colorés.
Et que dire de l’OST ? Les musiques du jeu de Nippon Ichi Software sont tout bonnement géniales. C’est bien simple, elles sont la principale source de motivation au moment de se décider à enchaîner les niveaux du jeu jusqu’à en voir les crédits de fin. Le genre de bande-son dont n’importe quel jeu de rythme est en droit de rêver. Un regret tout de même sur les sons de rythme qui se font entendre quand on appuie sur les touches, un claquement de main pas très agréable qui masque parfois un peu trop la musique du niveau en plus de donner l’impression d’être en décalage avec le beat (alors qu’on ne l’est pas). Plutôt déroutant.
Ce test a été réalisé à partir d’une version dématérialisée, fournie par l’éditeur, sur Nintendo Switch.