Un jeu minimaliste…
Tout est ultra dépouillé dans le jeu, du gameplay à l’enrobage. Les lignes de dialogues et autres textes sont absents. Le joueur doit alors se contenter de quelques symboles et de cinématiques muettes pour comprendre l’histoire et ses enjeux, et ce même dès le menu du jeu. En ce qui concerne le gameplay, on ne dispose d’aucune liberté, seuls les éléments qui permettent de résoudre les énigmes sont cliquables. Et l’on ne peut pas non plus se déplacer sur la carte au gré de nos envies.
Très loin donc de ce que propose par exemple le studio Daedalic, l’un des irréductibles du genre avec par exemple The Night of the Rabbit dans lequel on peut interagir avec de nombreux personnages, se déplacer et déplacer moult objets, et même affronter le boss final en tour par tour.
Mais Luna a plus d’un tour dans son sac : ce n’est pas que du point & click, c’est aussi et peut-être même avant tout, un puzzle game. A contrario du point & click classique, le titre est moins dans la combinaison d’objets et davantage sur des mécanismes logiques, du puzzle physique tels que des jeux d’ombre et de lumière, de textures, des allers-retours dans le temps… Néanmoins, là encore, les puzzles restent assez simple à élucider. Ainsi, les adeptes du point & click d’une part et des puzzle game d’autre part pourraient se sentir lésés par ces deux aspects non poussés du gameplay.
… mais un conte onirique
Mais est-ce que la plus grande force de Luna The Shadow Dust ne se trouverait pas ailleurs? C’est avant tout pour le côté enchanteur de l’univers que l’on s’y attache. Les développeurs ont apporté un soin tout particulier à travailler leur monde. Bercé par la merveilleuse bande-son, on est happé par le mystère qui entoure nos protagonistes. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Et qui a t-il en haut de cette tour ?
Le chara-design tout en douceur et la beauté des décors, le tout dessiné et animé à la main de manière traditionnel, charment à chaque instant. Car Luna, c’est aussi une jolie fable qui met en exergue les relations amicales et l’importance de la confiance, de l’entraide et de la détermination.
A travers une quête initiatique qui permettra au garçon de grandir et de se construire, c’est également une métaphore du passage à l’âge adulte. En effet, c’est sa peur du noir qui fit faire par maladresse basculer son monde dans l’ombre. En surmontant ses peurs enfantines et en gravant les échelons, l’enfant devient donc un adulte qui prend ses responsabilités en main.
Ce test a été réalisé à partir d’une version dématérialisée, fournie par l’éditeur, sur PC.