De DJ Zero à DJ Hero
En découvrant les premiers screens du jeu lors de son annonce, on craignait de ne retrouver dans FUSER qu’un pendant dématérialisé du jeu de société Dropmix, la précédente création du studio américain. L’idée de base est en effet la même : on extrait individuellement des “parties” de morceaux de musique, que l’on mélange afin d’obtenir une nouvelle création.
Dans le jeu de société, ces extraits prenaient la forme de cartes. Ici, il s’agit de 4 disques que l’on mixe ensemble à partir d’une pré-selection de morceaux que l’on peut adapter à chaque session. Mais le jeu de société s’arrêtait à ce concept, sans jamais le pousser très loin, limité par un format physique trop contraignant qu’il compense par sa convivialité (le jeu fait toujours son petit effet lors des soirées entre amis). FUSER aurait pu se contenter d’être un simple portage, mais la réalité est toute autre.
À travers sa campagne en forme de tutorial géant, FUSER dévoile un éventail de possibilités tout simplement dantesque, parce qu’il ne s’agit pas que de poser des disques sur une table de mixage. Chaque disque peut être mis en sourdine, éjecté, joué seul, modifié à l’aide d’effets, etc. De plus, il est possible de superposer plusieurs voix, plusieurs mélodies ou encore de créer ses propres sonorités à l’aide d’instruments simples, que l’on peut “boucler” pour en faire une partie intégrante du mix.
Ainsi, en combinant tous ces éléments, appliqués à 75 morceaux différents (100 dans l’édition VIP), on obtient tout simplement l’un des outils les plus complets disponibles à l’heure actuelle sur nos consoles fétiches.
Free roam
Par ailleurs, FUSER devient si complet au fil de la campagne qu’il peut en devenir effrayant pour les novices ou les oreilles les moins aguerries (votre serviteur est directement visé). Même si le jeu rend harmonieux à peu près toutes les combinaisons possibles et imaginables, toutes ne sont pas forcément très judicieuses à associer. Dès lors, le joueur ne sera aidé que par son sens artistique, pour créer des choses qui “sonnent bien”. Et c’est là que repose le véritable cœur de FUSER, non pas dans sa campagne trop introductive, mais dans ses modes freestyle.
Le scoring n’a pas vraiment sa place dans FUSER. Même si la campagne se compte en étoiles et qu’il y a bien un mode battle en multijoueur, tout est fait pour diriger les artistes en herbe vers les modes de création libre. C’est là qu’apparaît l’évidence même, le challenge ne vient pas du jeu, mais de l’envie du joueur de se surpasser, d’essayer les mix les plus fous pour les immortaliser et briller dans l’onglet social.
FUSER est un pur jeu de création, certes dépendant d’un catalogue “fini” de morceaux de musique (qui on l’espère sera enrichi pendant très longtemps), mais tellement riche qu’il en devient incontournable pour tout amateur de mixage. Complet, certes, mais jamais vraiment inaccessible et encore moins austère.
D’ailleurs, c’est peut-être là que se trouve la seule véritable limite de FUSER, dans son habillage. Les cinématiques de la campagne solo sont ringardes au possible, avec une tonalité “djeun’z” pas forcément du meilleur effet. Heureusement elles se limitent à ce mode, le reste n’est que bonhomie, style et personnalisation (avatar, scène, bac de morceaux, etc). Un pur plaisir.
Ce test a été réalisé à partir d’une version dématérialisée, fournie par l’éditeur, sur Xbox One X.