True detective
Difficile de parler de l’histoire de Death Come True sans rentrer quasiment immédiatement dans les spoilers, le titre étant extrêmement court (2 à 3 heures en fonction de l’envie de tout voir, pour un prix de 17,99€). Tout juste pouvons-nous dire qu’elle suit un jeune homme amnésique se réveillant dans une chambre d’hôtel et découvrant aux infos qu’il est recherché par toutes les polices du pays pour une histoire de meurtres en série.
Pire, il découvre dans la salle de bain une femme endormie et ligotée… Et c’est le début des problèmes. Au casting, puisqu’il s’agit en fait plus d’un film interactif que d’un « vrai » jeu, on retrouve Kanata Hongo (Gantz), Chiaki Kuriyama (Battle Royale) ou encore Win Morisaki (Ready Player One). Bref, le décor est planté et, sur le papier, il est plutôt prometteur.Malheureusement, le joueur déchante bien vite, Death Come True prenant la forme d’une véritable erreur de parcours pour le papa des Danganronpa. Le scénario est plat, on voit arriver les rebondissements bien trop à l’avance, l’écriture est loin d’être maîtrisée, des longueurs se font sentir (pour un jeu de 2 heures, rappelons-le) et aucune tension ne ressort de ce thriller, qui en plus est bien souvent mal filmé. Pire, les acteurs ont de toute évidence été mal dirigés puisqu’ils jouent tous relativement mal, la palme revenant au héros principal et à ses réactions et mimiques donnant une terrible envie de lui coller des gifles.
Quant au dénouement, il laisse une désagréable sensation de « tout ça pour ça ? ». Bref, une vraie déception.
Live after death
La progression n’aide clairement pas tant elle se montre limitée. À intervalles plus ou moins réguliers, l’action se met sur pause et le joueur peut choisir ce que le héros fera par la suite. Une idée intéressante, hélas entravée par le fait que seulement deux choix sont en général proposés, sauf rares exceptions. Si le choix est le bon, l’aventure continue. Si le choix est le mauvais, on assiste à une courte séquence entraînant irrémédiablement la mort du héros (à ce niveau, rien à craindre pour les plus sensibles puisque aucune goutte de sang n’est présente), le jeu revenant au dernier choix possible après avoir affiché une écran de Game Over. Dommage, on aurait aimé un peu plus de choix, même si on imagine bien que cela aurait voulu dire beaucoup plus de boulot de la part des développeurs.
La bonne surprise, surtout pour une telle production, c’est que Death Come True est intégralement sous-titré en français, ce qui est assez rare pour être souligné. En tout cas en ce qui concerne l’histoire, car les vidéos bonus de « DeathTube », comme les making-of, proposent uniquement un doublage japonais, sans option d’accessibilité pour ceux qui ne parlent pas la langue. Précisons aussi que chaque mort permet de récupérer une médaille, et que donc les amateurs du 100% chercheront tous les embranchements – qui ne sont pas bien nombreux au final – pour tout obtenir. Une bien maigre consolation malgré tout.
Ce test a été réalisé à partir d’une version dématérialisée sur Nintendo Switch. Les images ci-dessus sont des screenshots officiels de la version japonaise du jeu.