Commando d’élite
Dans Predator : Hunting Grounds, un groupe de 4 joueurs forme un Commando dont l’objectif n’est pas forcément lié au Predator. Éliminer une cible IA parmi des groupes de guérilleros, voler des documents, détruire une planque de drogue, pirater des données, mettre fin à un trafique d’armes… Autant d’objectifs à relever durant la partie (trois objectifs par partie avant de pouvoir être évacué) et qui ne sont donc pas liés à la créature. Le Predator, incarné par un cinquième joueur, est évidemment susceptible de surgir à tout moment et il est possible, en le capturant ou en l’éliminant, de mettre fin prématurément à la partie.
Face à l’IA, les choses sont relativement simples dans ce jeu d’IllFonic. Ici les ennemis à combattre ressemblent davantage à des cibles à XP qu’à une réelle menace, leur rôle étant surtout de s’immiscer entre le Predator et les membres du Commando pour rendre les choses le plus fouillis possible. Le manque de réactivité de l’IA, dans cette version Trial Weekend, fait qu’on finit par les ignorer pour se concentrer sur l’essentiel.
Trois classes (Assaut, Éclaireur et Soutien) sont disponibles dans cette version d’essai (il en existe une quatrième, Ranger). Inutile de chercher de l’inédit, IllFonic fait dans le classique du genre avec des rôles bien définis pour chaque personnage, grossièrement le polyvalent capable de s’adapter à toutes les situations (Assaut), celui qui fonce dans le tas avec une grosse puissance de feu (Soutien) ou encore un autre qui peut compter sur son endurance et sa vitesse (Éclaireur).
Comme on évolue en terrain connu, on ne met pas longtemps à maîtriser les compétences de chaque classe et n’importe quel adepte de FPS trouvera facilement ses marques. Le tout repose sur un système d’XP avec un niveau qui grimpe au fil des heures. Très classique donc, on se répète, mais ça fonctionne assez bien.
Le Pred a tort ?
Oui, Predator : Hunting Grounds nous a amusé lorsque l’on a évolué à 4 joueurs et que chacun a pris son rôle à cœur. Bien communiquer, ne pas se séparer pour maximiser les chances face au Predator… On s’est pris au jeu et le Predator n’a eu que rarement le dessus dans ces conditions tant la force de frappe des quatre joueurs réunis est importante (un peu trop d’ailleurs, l’équilibre risque d’être mis à mal avec des compétences d’un certain niveau face à un Predator un peu trop light). En revanche, lors de parties avec des inconnus totalement imprudents, la punition a été immédiate. On n’en attendait pas moins.
En danger, lorsque le Commando joue la carte de l’union, le Predator n’est heureusement pas sans réponse. En vue TPS (les Commandos se jouent en FPS), le contrôle est un peu moins intuitif que pour les humains. On pense notamment au Predkour, nom donné aux déplacements du Predator dans les arbres avec un saut automatique d’une branche à l’autre qui entraîne parfois des situations de jeu inconfortables (en pleine attaque et dans la précipitation, ce mode de déplacement révèle son imprécision).
Lorsqu’il attaque, le Predator revient à des choses un peu plus classiques et donc forcément plus accessibles. Comme le Commando, le niveau d’XP augmente au fil des parties et permet de débloquer de plus en plus d’armes, de gadgets et de compétences. Et comme le Commando, plusieurs classes sont proposées (Chasseur, Berserker et Éclaireur), là encore en fonction du style de chacun.
Wait for it…
Observer les joueurs adverses qui tentent d’accomplir leur objectif, attendre le moment où l’un d’eux va être un peu trop à la traîne par rapport à ses petits copains, semer le doute dans la tête des membres du Commando avec des leurres, attaquer en plusieurs fois, mettre un ennemi à terre mais ne pas l’achever pour attirer ses petits copains dans un piège… Incarner le Predator dans Predator : Hunting Grounds est finalement assez grisant. C’est en tout cas vrai après quelques sessions jouées et suffisamment d’XP cumulés pour accéder aux gadgets (dont le lance-filet en premier lieu).
Bien qu’en version Trial Weekend, le jeu n’en reste pas moins à un mois de sa sortie et ça, c’est techniquement inquiétant. On n’ira pas jusqu’à dire qu’IllFonic a encore beaucoup de boulot (quoique) mais les bugs rencontrés, surtout avec le Predator, sont capables de foutre en l’air la moindre envie de s’investir dans ces sessions asymétriques. Outre les animations qui ont encore du plomb dans l’aile pour une partie d’entre-elles, on peste contre le Predkour (encore lui) quand le Predator se retrouve coincé sur une branche ou dans un tronc, incapable de bouger. De quoi tuer le mythe, clairement. Quant à la partie visuelle du jeu, elle est tout bonnement propre mais n’affiche absolument rien d’extraordinaire dans la seule carte de cet essai : Prolifération. Ce n’est en tout cas pas là-dessus que Predator : Hunting Grounds va se démarquer.
Cet aperçu a été réalisé à partir d’une version dématérialisée disponible sur PC via l’Epic Games Store.